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Ajouté le 3 févr. 2008

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60 lions dans Lyon

Ajouté le 3 févr. 2008

Le lion momifié porte en lui et sur son corps un passé, ces marques à déchiffrer. Le lion met à jour une mémoire, la mémoire comme un catalyseur de formes ouvertes et d’inventions, de réflexion, un espace sensitif de liberté…et d’origine.

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lyon ou le rêve des lions 2004

Ajouté le 3 févr. 2008

Le lion momifié porte en lui et sur son corps un passé, ces marques à déchiffrer. Le lion met à jour une mémoire, la mémoire comme un catalyseur de formes ouvertes et d’inventions, de réflexion, un espace sensitif de liberté…et d’origine.

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2004 lyon ou le rêve des lions

Ajouté le 3 févr. 2008

Le lion momifié porte en lui et sur son corps un passé, ces marques à déchiffrer. Le lion met à jour une mémoire, la mémoire comme un catalyseur de formes ouvertes et d’inventions, de réflexion, un espace sensitif de liberté…et d’origine.

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ANNE GUERRANT : LA FEMME QUI MARCHE DANS LE NOIR ET LES COULEURS.

Ajouté le 3 févr. 2008

ANNE GUERRANT : GESTES, COULEURS, MOUVEMENTS

Chez Anne Guerrant le noir est une couleur. Active comme les autres. Les couleurs sont un mouvement. Et l’artiste réussit l’exploit d’offrir une peinture gestuelle qui n’est pas seulement intéressante par ce qu’elle élabore mais par ce qui est produit. S’y verse sans fin l’étendue successive d’une écriture plastique de lignes et plans. L’immensité rejoint l’abandon et l’étendue. Les champs iconiques créés abordent la béance du temps. Il y a la couleur contre la neutralité de l’indifférence. Nous cherchons par delà toute impression comme derrière chaque méandre l’espace dans l’entonnoir où les lignes s’agitent pour gagner sur le vide dans la proximité d’une sorte de cri plastique entre deux guets.

Chaque oeuvre est à vivre séparément mais aussi dans l’ensemble de la série qui la contient. En chacune d’elle se lève un type de mouvement. Il ouvre le jour du monde. On peut croit reconnaître ici un héron pourpré au taillis d’épines fléché de ciel, là un ensemble de gerbes ou de jaillissements qui sortent de leurs sillages et arpentent le corps lointain d’un univers sans ailes et sans racines.

Avec une telle approche la mort de la peinture recule. L’âme tombe des entrailles et des mains. La peinture jouit du corps qui la crée. C’est pourquoi elle méduse. Sa place est dans la poitrine des mouvements de vagues et des « splash » (pour parler comme Hockney) où elle peut nager. Elle s’étend avec le temps pour mobile. La couleur agite son flot. Une douce violence suffit à la porter.

Une crainte habite sans doute l’œuvre. Mais seuls peut être les oiseaux la soupçonnent. La peinture d’Anne Guerrant frémit parfois de leurs sifflements. Elle met le monde au monde à l'autre bout du monde, en le réduisant à des cubes ou des flèches de couleurs au milieu des vides qui les mettent en lumière, en tension. Et l’artiste n’a plus besoin de recourir à des justifications.

Restent d’adorables roseaux de couleurs et de traces. Autour louvoie des fantômes aux étranges voluptés. L'errance se voit aussi afin de mieux contempler un monde comme si Anne Guerrant était la seule à le porter. On y sent battre le sang dans son ventre, ses muscles et dans ses tempes.

Ce que l’artiste crée ne l’a-t-on pas rêvé ? C'est sa manière de bâtir l’espace en le découpant et en décomposant son horizon programmé. La créatrice reste une insurgée. Si l’angoisse la nourrit sa douve, celle là ne parvient pas à la faire échouer sur un lit de sable. La semence d’existence reste sa haie. Il faut en humer la carcasse pour être encore vivant. L’agneau de la lune en lèche parfois les bords.

JP Gavard Perret Décembre 2009



ANNE GUERRANT : LA FEMME QUI MARCHE DANS LE NOIR ET LES COULEURS.

Passe le temps. La femme ne marche plus dans les églises - Dieu en soit loué – mais dans son ateliers. Elle ne marche plus dans le désert et sous les rigueurs mystiques du Décalogue. Elle marche aussi dans les hypermarchés. Mais dans sa peinture elle retrouve l’expérience même des lieux ouverts. La femme qui marche entre dans son œuvre. En ses mouvements, ses envolées lyriques. A ce contact elle s’éprouve elle-même comme devenant floue avant de se reconstituer dans la violence des gestes. Les couleurs pures se dit-elle. Couleurs front et couleurs poids. Par pans. Ils flottent massivement.

Est-ce un trompe l’œil ? Non. Un trompe la mort ? Plus sûrement. Tout reste atmosphériquement suspendue. La femme s’immobilise un instant : puis le geste reprend. Elle reste incapable de comprendre pourquoi ce geste qui fait passer la lumière. L’œil s’y perd. Le mystère se transforme mais demeure. Mieux : il s’approfondit. La peinture devient par sa pâte sa fable. La femme qui marche dans ses gestes doit construire, reconstruire "en acrobate". Elle devient une force qui va pour ressaisir quelque chose dont autrefois le rêve lui fit don. Cet avant lui donne l’évidence bouleversante de ce qu’elle invente. Tout ce qui fut donné est repris, refondu dans cette autre matière d’elle-même qu’est la peinture. C'est le bon oubli quand il parvient à la dessaisir de la douleur.

Depuis longtemps la femme a commencé à faire œuvre, à faire fable pour refaire surface. Elle a investi des lieux pour reconstruire ses propres conditions de spatialité et de luminosité. Elle transforme tout en lieu « ouvert ». L’espace devient un lieu de l’imminence concernant le regard lui-même. La peinture est un lieu qui ne se rapporte pas à la simple couleur mais à l’espacement, au silence, aux pures virtualités.

Tandis que la femme marche une question se pose : cela existe-t-il vraiment ? Comment avec nos yeux ouverts expérimenter cette puissance du geste ? Comment en recueillir dans la présence effective l’absence. La femme voit des infinis s’éloignant en chaque parcelle du monde visible. Elle demande au temps de lui donner sa couleur. Elle en vient à soumettre la perspective à une loi de l ‘effacement.

La femme marche dans la limite. Son œuvre est faite de risques violents et d’équilibres subtils. Son œuvre ne se laisse pas envisager immédiatement. Elle prend du temps. Le temps que s’évaporent les restes de notre espace visible familier. Le temps que se dépose la compacité silencieuse et la puissance du lieu visuel. L’œuvre se place au bord d’une ombre et d’une lumière. Il nous reste à tomber dans la fable de ses lieux.


JP Gavard Perret Décembre 2009

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Créé avec Artmajeur